Votre enfant/ado semble accroché à son smartphone, sa tablette, sa console, la télévision… et vous ne savez pas comment l’en décrocher ? Ne paniquez pas, c’est normal ! Et des solutions existent.
Crédit: Steinar Engeland, sur Unsplash
C’est normal ? Ah bon ? 🤔
De nombreuses raisons expliquent cet attachement, l’une d’elles étant le circuit de récompense du cerveau, “constamment à la recherche de ce qui va générer une impression de plaisir” comme l’explique Jean-Philippe Lachaux. Ce circuit, les réseaux sociaux et autres plateformes de divertissement (Netflix, Amazon Prime, etc.) le connaissent très bien, et l’utilisent pour nous garder connecté.es le plus longtemps possible. Si Netflix lance le prochain épisode de votre série sans vous demander votre avis, en quelques secondes, ce n’est pas un hasard. Ce temps est en effet trop court pour permettre à votre cerveau d’effectuer une décision, et avant que vous ne vous en rendiez compte, le prochain épisode est déjà lancé, et vous restez confortablement scotché.
Quant aux réseaux sociaux ou jeux vidéos, les stimulis, relations sociales, connaissances et émotions qu’ils suscitent sont autant de facteurs de fascination pour notre cerveau, comme le détaille très bien Elena Pasquinelli.
Par ailleurs, dans un monde si incertain et le contexte récent de confinement, nous pourrions comparer les écrans à des “îlots de certitudes”, qui peuvent parfois nous réconforter. Le sociologue Edgar Morin l’illustre très joliment : « Nous essayons de nous entourer d’un maximum de certitudes, mais vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille… »
Vous-même, en tant que parent, avez sans doute déjà fait l’expérience des mécanismes décrits ci-dessus. Imaginez donc votre enfant/ado, dont le cerveau est encore “immature” : il leur est d’autant plus difficile d’y résister et de pouvoir s’en extirper d’eux-mêmes !
Si cela est “normal”, quelles solutions alors ? 💡
Face à ces constats, il est possible d’agir bien entendu ! La négociation avec votre enfant/ado est la clé : poser un cadre, mettre des limites tout en essayant de trouver un mode gagnant-gagnant pour préserver la qualité de la relation. Responsabiliser et encourager son autonomie, tout en revenant “à la charge” régulièrement et insister (probablement tous les soirs, ou du moins très souvent), car vous pouvez difficilement attendre de votre enfant/ado qu’il/elle se limite tout.e seul.e.
Mais surtout, il vous faudra savoir prendre du recul, et ne pas en faire une affaire personnelle !
Plus facile à dire qu’à faire, me direz-vous ? Certes. Mais là aussi il est important de résister à la tentation de se dire : “il/elle le fait exprès, pour me faire c**** !”. Rappelons-nous qu’il est très difficile pour leur jeune cerveau de résister aux mécanismes puissants et addictifs des algorithmes des réseaux sociaux et plateformes mentionnées. Comme le souligne Jean-Philippe Lachaux, c’est comme si votre enfant/ado était dans un magasin de bonbons gratuit : “quand le circuit du plaisir s’active, je suis comme un gosse à qui on offre des bonbons gratuitement, et je m’empiffre, je suis poussé à une gloutonnerie attentionnelle. Ainsi, je regarde la télé, j’envoie un sms, je regarde YouTube et je joue à Candy Crush … ».
Ne soyons pas näif.ves, le “clash” est probablement inévitable avec votre enfant/ado.
Cependant, il existe des approches pour aborder la négociation de manière apaisée, et savoir calmer nos propres émotions face à la situation, parfois extrêmement frustrante, comme nous en avons déjà tous.tes fait l’expérience !
Comme vous, en tant que maman, je suis confrontée à ces situations et comme vous, je mesure que l’amour inconditionnel que je porte à mes enfants/ados ne suffit pas pour faire face à ce genre de situation. Après m’être formée à l’approche centrée sur la personne, à l’animation des ateliers des parents, aux sciences cognitives, à l’éducation positive et bienveillante, j’ai pu progresser et fortement atténuer les tensions familiales, redonner confiance à mes enfants.
Ce sont ces méthodes que je partage avec les parents que j’accompagne en guidance parentale.
L’aventure vous tente ? Contactez-moi ici !
Pour aller plus loin :
“Écrans: Des gâteaux pour le cerveau”, Elena Pasquinelli, Studio Vidéo - Université Paris Diderot, Février 2014
“Le cerveau à l'heure de l'hyperconnexion”, Jean-Philippe Lachaux, L'Échappée Volée, Mai 2017
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